Amore (du titre italien Io sono l’amore, encore une traduction bien discutable, mais bon…) est un film dont la qualité peut partager les avis. Du coup, j’ai trouvé….
Bien:
– la splendeur, l’élégance et la prestation de Tilda Swinton, épatante en femme mûre ex-russe devenue italienne qui retrouve sa « russitude » en retrouvant la joie de vivre hors de la prison dorée où elle se trouve.
– le contenu: sujet hyper bien traité, qui évite l’écueil final de « l’amour impossible sur fond de culpabilité ».
– la beauté des tenues Fendi et Jil Sander: si vous voyez le film, prêtez attention à l’élégance des femmes (toutes) et notamment à leurs chaussures. La robe « nude » avec étole bicolore de Tilda Swinton à la fin est sublimissime.
– l’effet tragédie grecque: la mère « responsable » de la mort du fils, les thématiques oedipiennes familiales, le choeur des pleureuses incarné par la bonne…
– les scènes entre les deux amants, très belles et en total contraste avec l’univers compassé et glacial de la bourgeoisie milanaise.
– le tableau de la haute bourgeoisie milanaise sur fond d’entreprise familiale (bref, on est bien en Italie): on pourrait être chez les Fendi, ou les Zegna. Il y a toute l’Italie moderne dans ce film. Et en plus, on (re)voit Milan, son tramway, sa tour Pirelli, ses bâtiments mussoliniens…
– le jeu final de Emma-Tilda: sans un mot, et telle une héroïne d’Eschyle, elle réussit à faire passer à l’écran toute l’ambiguité et le paradoxe des sentiments qui l’animent dans les scènes finales. Là, c’est splendide.
Pas bien:
– une musique omniprésente qui paraît venir combler les manquements de la progression psychologique: quand Emma (Tilda Swinton) se met à suivre Antonio dans Nice, on se surprend à penser « ah bon, elle en est déjà là? », alors que rien ne montrait vraiment son cheminement psychologico-amoureux jusque-là; alors on admet, soit, et la musique paraît vouloir combler les lacunes d’analyse psychologique des personnages.
– une mise en scène souvant saccadée, très conventionnelle au finale et à la limite de l’académisme (la pluie qui tombe sur les statues de marbre etc…)
– une première partie qui semble très artificielle, comme « récitée »: pas sûr que le tableau de l’atmosphère glaciale et protocolaire de la haute bourgeoisie milanaise suffise à justifier un jeu d’acteurs parfois archi faux (la scène du boudoir où Marisa Berenson discute avec Tilda Swinton m’est apparue à la limite de la mauvaise direction d’acteur).
– une symbolique chargée et parfois lourde: la scène du chalumeau culinaire, le parallèle entre la scène de déshabillage (par l’amant) et celle du rhabillage (par le mari) dans l’église, à la fin…
Bref, cela reste néanmoins un bon film, et l’essentiel est que le sujet est très bien traité. En plus, ça donne faim…
Vu le 17 oct.2010. Note: **
Dire que ce film m’a interpellé dès les premières images montrées à la presse et que je ne suis pas encore allée le voir!
J’aime beaucoup le « qui donne faim ».
… oui, et dans tous les sens du terme! je pense qu’il est à ne pas manquer malgré ses défauts. Rien que pour Tilda Swinton.
.. Rien que pour Tilda. Tu as raison! Elle a un de ces style! Tantôt magnifique, tantôt presque laide. Tu l’as vue dans la campagne de pub de Pringle of Scotland? C’est fort, elle fait la campagne pour les lignes Femme.. Et hommes. Là aussi elle « dégage » en personne androgyne.
euh… non je crois que je ne l’ai pas vue, cette pub (ou je n’ai pas fait attention alors)… En fait, cette femme illustre parfaitement ce qu’écrivait Fonelle dans ELLE il y a peu: si on s’obstine absolument à ne pas vouloir vieillir, on passera à côté de la splendeur (ou qquchose comme ça, j’avais fait un post sur cette magnifique et juste phrase). Ben Tilda Swinton, elle incarne précisément ça: la splendeur. C’est au-delà de la beauté et de la laideur.
ps: pour Pingle of Scotland, ça y est, suis allée voir, je l’avais vue mais je n’avais pas saisi que c’était une pub. Cette actrice, elle m’avait déjà frappée il y a très longtemps dans le film ORLANDO, tirée du roman de Virginia Woolf, je crois…
Les photos tirées du film dans les médias donnent envie de voir ce film – bien que je n’aime pas trop aller au cinéma – car l’ambiance a l’air tellement belle.
Pas vu, mais j’aime bien Tilda Swinton !
Ps : bravo pour le rappel de l’histoire d’Omaha Beach, on a bien rigolé sur twitter ; )
ah?? ça a donné quoi? vu que personne ne réagissait… Bientôt une blogueuse photographiera ses baskets Isabel Marant en plein cimetiere américain, et on trouvera ça normal… 🙂 Personnellement, super choquée que sur 56 commentaires et plus, personne ne réagisse.
Personne ne réagissait? tu veux rire j’espère ! je parie que la majorité pense qu’Omaha Beach c’est en Floride : )
ben ma naïveté (mon idealisme?) me poussait à croire que qqu’un pouvait reagir (je t’assure, j’etais hyper etonnée). Mais je dois être très tres optimiste, en fait!!! 🙂
Rhaaa, non! Vos langues-de-puteries bloguesques ne sont plus sur FFP? Flûte alors!
ben faut croire que non ; je sais pas, j’y suis pas, sur Twitter, moi…
On déconne sur twitter, dommage que Jicky ne veut même pas en entendre parler ; )