Si vous en avez assez des antres de la cosmétique de grandes surfaces, où vous avez l’impression d’en savoir mille fois plus que des conseillères qui ignorent parfois jusqu’aux composants de parfums aussi célèbres que Jicky, qui vous conseillent l’Heure bleue alors que vous adorez les Hespéridés, entrez dans une vraie parfumerie comme l’est Élysées Parfums à Toulouse. Ce fut une révélation: une parfumeuse aussi calée qu’un nez de l’Osmothèque à Versailles, capable de définir en deux secondes votre profil peau, qui sait sur le bout du doigt vous conseiller un parfum dont tous les composants vont correspondre à ceux que vous aimez, et qui vous vont (le sublime et non moins regretté Coriolan, par exemple, qu’elle rapproche immédiatement de Rocabar d’Hermès, aux composants identiques)… Et puis, cherry on the cake, un moment passé à discuter parfums anciens, senteurs, composants, ce fut un extraordinaire moment d’échange. Suprême indice d’un parfumeur digne de ce nom: elle ne vous en fait sentir que trois, grand maximum, écoute vos réactions (perso, bien fière d’avoir repéré très vite le camphre en découvrant la Tubéreuse criminelle de Lutens, tout en devinant la proximité de Fidji pour ses fleurs blanches) et vous laisse repartir, pour laisser réfléchir votre nez, avec un échantillon rempli à cet effet. Bref, pour moi, les grandes chaînes de parfumeries, c’est définitivement terminé. Je préfère payer mon parfum plus cher et en choisir un excellent dans un contexte comme celui-ci, que d’aller respirer cet air chimique ambiant qui, chez Sephora & Co, entrave tout espoir de percevoir la moindre nuance olfactive lors de l’essai d’un parfum.
Élysées Parfums: paradis olfactif
14 lundi Nov 2011
Posted Parfum Bien-être Beauté
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J’approuve à 200% ton article, concernant le peu de finesse et d’esprit (qu’il faut avoir pour la sensibilité olfactive et conseiller vraiment en parfumerie), bien souvent les vendeuses de grandes parfumeries basiques sont des incultes en la matière…Et je dois t’avouer que je leur en apprends bien souvent lorsque je vais en « repérage olfactif », elles n’y connaissent que dalle…Et c’est affligeant…J’ai très envie de sentir Tubéreuse criminelle de Lutens, ses créations sont mythiques et le nom de ce parfum m’inspire quelque chose de fort et capiteux; comme un champ de Polianthes tuberosa…Blanches et ennivrantes…J’aime beaucoup la phrase de Zola qui écrivait dans son roman Nana: « quand les tubéreuses se décomposent, elles ont une odeur humaine. »
Bonne semaine à toi, excellent article Miss!
j’ai failli craquer sur la Tubéreuse criminelle (le camphre en première note est énormissime de classe fraîche!) mais sur moi, pas terrible ensuite. Comme me disait la dame (fascinée par l’effet d’un autre sur ma peau – suspense… – sur lequel s’est porté mon choix), ça ne l’étonnait pas compte tenu de la nature de la peau qu’elle avait repéré. En tout cas Sephora pour moi c’est fini, sauf si j’ai à aller acheter Jicky en 4e vitesse sans discuter avec les vendeuses ignares…
Entièrement d’accord. J’ai de plus en plus de mal à franchir le seuil d’un Sephora, sauf à savoir exactement ce que je veux. Lors de mon prochain séjour sudiste, il va vraiment falloir que je fasse un tour à Toulouse pour avoir le plaisir d’aller dans cette parfumerie.
ah oui, si tu viens dans le coin, vas-y: je n’y étais jamais entrée (j’osais pas, j’avais l’impression d’entrer chez Chanel en godillots!), mais là je voulais sentir un parfum en particulier, impossible à sentir ailleurs… et je n’ai pas regretté ma visite.
Ce qui est intéressant c’est sa capacité à définir un profil peau. Je suis curieuse de savoir si les 2 parfums « fétiches » que j’alterne sont raccord. Je les alterne depuis des années et arrive toujours à les sentir sur moi, ce qui me semble un bon signe.
ah, c’est quoi, ces deux parfums? Tu peux toujours aller voir sur osmoz.fr, les pyramides des deux, tu verras bien… Généralement comme par hasard il y a des points communs…
Oui tiens je vais aller y faire un tour. Il s’agit de « Happy » de Clinique et « Eau » de Rochas.
ben déjà ils ont les agrumes en commun et du musc
C’est clair que cette parfumerie est un bonheur. J’y étais allée sentir Mandragore Pourpre de Annick Goutal, la vendeuse était bluffante ! De toutes façons moi il y a bien longtemps que je n’ai pas acheté une merdouille olfactive chez Sephora et consors … Et c’est pas prêt de me reprendre, je me régale avec mon Vitriol d’ Oeuillet !
on a dû tomber sur la même…(vendeuse)
Alors là entièrement d’accord, lorsque je veux changer de parfum, je vais uniquement chez eux.
J’aime leur écoute, leur façon de cerner tes envies et ne pas forcer l’achat mais de te laisser le temps de te familiariser avec le parfum et de voir.
Du coup, c’est toujours tomber juste, sauf la dernière fois où je suis rester sur ma faim, car les parfums proposés ne correspondaient pas à ce que je recherchais, mais j’y retournerai quand même, car j’aime leur approche.
le choix d’un parfum est de toute façon toujours quelque chose de délicat et lent…Et ça peut aussi réserver des surprises, à la longue, en s’habituant à un parfum. Donc raison de plus d’être bien conseillé
Nous avons la « même » à Pau et je ne peux que cautionner ton article à 200% !!
je crois bien avoir vu qu’ils sont aussi à Biarritz..
Quelle chance d’avoir une telle perle près de chez soi… Moi j’en suis encore à tâtonner chez Séphora ou aux galeries Lafayettes ou au Printemps. Où il arrive d’avoir des coups de foudre quand même, hein… Le dernier en date remonte au printemps quand j’a découvert Jeux de Peau de Lutens. Je venais de passer l’hiver avec Five o’Clock au Gingembre et je cherchais quelque chose de plus léger pour les beaux jours.
Là, tout récemment, ma fille de 16 ans a eu le même crush pour Idylle, l’eau sublime de Guerlain.
Mais au final, même si le parfum nous plait, est-on jamais sûre qu’il nous corresponde vraiment?
Peut-être que c’est lorsqu’on se sent « habillée » par un parfum que l’on peut se dire qu’il nous correspond vraiment. Il m’est arrivé de faire des infidélités (beaucoup) à mes 2 parfums, pour y revenir ensuite car je sens qu’ils sont moi ces 2 là ! J’ai vu récemment que Vanessa Bruno avait collaboré avec Biotherm pour la création d’une eau qui sent délicieusement bon et s’apparente, comme par hasard, très fortement à mes « fétiches ». Comme quoi il y a toujours une ligne directrice ;-)))
et d’ailleurs, c’est bizarre parfois parce qu’on peut en aimer certains qui ne se ressemblent pas forcément, juste parce que l’un des composants nous plaît tellement, qu’il fait le relais… Et puis surtout, je crois que la phrase la plus vraie est celle d’Aimée Guerlain « le parfum est la forme la plus intense du souvenir ». C’est radical, je choisis toujours un parfum – je m’aperçois – parce qu’il me « rappelle » quelque chose. Là, je suis sûre que – pour une raison ou une autre – celui-ci me rappelle Vol de Nuit et/ ou Cabochard et que c’est pour ça que j’ai flashé.
Eau de Rochas me rappelle l’odeur de la garrigue après l’orage quand le soleil fait exhaler toutes les odeurs, un souvenir olfactif d’enfance. Par contre je n’ai pas trouvé pourquoi j’ai adopté Happy. Car même si certains composants sont communs aux 2, le résultat est totalement différent. Ce que je remarque c’est que les agrumes me plaisent car j’ai aussi Babydoll d’YSL (d’ailleurs quand mon fils était petit il nichait son nez dans mon cou et me disais que je sentais bon le pamplemousse).
en tout cas, Eau de Rochas, je te comprends, c’est un grand et bon Hespéridé. Et quoi qu’il en soit, c’est la symphonie finale l’important!
J’ai fait le test du parfum sur osmoz : famille hespéridée 😉 Entièrement d’accord avec toi sur ce qui compte au final.
souvent, on flashe par famille (ça m’arrive strictement jamais d’aimer un floral, par exemple. Pour moi, faut vraiment que la fleur soit super mélangée au reste, en trace infime, et puis certaines fleurs ok (oeillets, iris) et d’autres, beurk (la rose et les fleurs blanches, c’est même pas la peine)
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