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En découvrant un nouveau Serge Lutens l’autre jour, je me suis rendue compte que je suivais un protocole de sélection assez précis et régulier… Le voici:
I-ÉTAPE FEELING PIFOMÈTRE
1) ÉTAPE BOUCHON: je me rends chez Sephora, et teste quelques flacons, en reniflant d’abord uniquement le bouchon, ce qui exclut d’emblée des parfums de l’étape suivante:
2) ÉTAPE MOUILLETTE: à raison d’un pschitt par mouillette, je répartis – grand max – les 3 parfums retenus d’après les flacons (jamais plus de 3 mouillettes, au-delà je vais saturer et je ne sentirai, ni ne mémoriserai plus rien). Dès cette étape, il peut déjà y avoir élimination d’une ou plusieurs mouillettes, souvent toutes d’ailleurs…
3) ÉTAPE POIGNET: celui ou les 2 qui ont passé l’étape n°2 finissent en pschitt chacun sur le revers de la main ou sur le poignet. Ensuite, j’attends 1 heure ou 2, voire plus, une journée si nécessaire. Et très vite la sélection se fait, en notant comment évolue le parfum sur ma peau, s’il m’incommode ou me lasse vite, s’il est monochrome ou varié…. Et en essayant, surtout, d’en deviner les composants et, le cas échéant, ceux qui sont susceptibles de me gêner. D’où la nécessité ensuite de l’étape « scientifique »:
II-ÉTAPE RATIONNELLE
L’étape des « composants » est indispensable, car ensuite, qu’il y ait gêne temporaire ou déclic convainquant, je cherche via Osmoz ou l’Olfathèque, la pyramide olfative du parfum. Et là, cela finit toujours par confirmer mes doutes s’il y en a.
Car, à force de découvrir et d’explorer de nouveaux parfums (j’adore ça, et mon nez est assez exercé pour en deviner certains composants que je connais bien, ou rapprocher tel parfum de tel autre), j’ai une carte olfative personnelle assez précise, qui correspond en général à certaines familles olfactives: fougère – boisé – oriental – aromatique – balsamique, tandis que je déteste les parfums floraux. Les seules fleurs que je tolère à peu près sont l’oeillet (Opium) et je ne supporte le jasmin de Fidji que parce qu’il est épicé. Cette carte olfative n’autorise que de rares exceptions à condition qu’il y ait en proportion suffisante un ou plusieurs de ces types de composants: coumarine / lavande, romarin, thym, basilic / agrumes, bergamote / santal ou cèdre / vanille, myrrhe, épices, miel… Ce qui, en gros, correspond à mon parfum de toujours et dont je ne me lasse jamais: Jicky (cf. ma biographie olfative)
Par exemple, cette fois-ci, j’ai testé le superbe Serge Noire de Lutens. Un grand parfum qui ne me déplaisait pas, mais où je devinais une dominante en quantité excessive (je soupçonnais le patchouli) dont j’entrevoyais qu’elle allait me saturer à la longue. Bingo! vérification faite sur Osmoz, Serge Noire contient bel et bien du patchouli, mêlé à l’ambre de surcroît… Composant qui fit que je me suis lassée de Mon Parfum Chéri…
Le coeur saturé en ambre de Fille en Aiguilles m’a fait m’en lasser également, parfum que pourtant je trouvais magnifique et dont j’ai vénéré la « résine fumée » pendant un an… En revanche, gros déclic – du coup – pour un autre Lutens qui a validé toutes les étapes du test, et dont je vous parlerai cette semaine (à suivre, donc…)
Pyramide olfactive des parfums cités ci-dessus:
Jicky
Opium
Serge Noire
Mon Parfum Chéri
Fille en aiguilles
Fidji
Je me souviens de ton post sur ta visite d’un labo de parfums ou un truc comme ça. J’avais vu que tu étais calée. Pas mal de sentir le bouchon. J’ai quand à moi un premier facteur de sélection: le packaging et l’image de la maison. Si le flaconnage ne me plait pas, je ne tente même pas de sentir le jus. Je tiens à l’harmonie visuelle de ma salle de bains! 😉
oui, c’était à l’Osmothèque à Versailles (il faut faire ça 1 fois dans sa vie si l’on aime les parfums; j’y suis allée 2 fois!!). Ton critère de sélection est valable aussi (et je crois que je l’applique inconsciemment…La « pomme » girly de Lolita Lempicka, par exemple, ça m’arrête tout de suite…Et je n’irai même pas humer le bouchon d’un parfum Guess 🙂 )
J’ai besoin de sobriété, pour un flacon… j’adorais aussi le flacon du TRussardi donna que j’ai beaucoup aimé aussi (très cuiré-boisé, je crois.. comme le flacon d’ailleurs, qui avait à sa sorti un petit écusson en cuir avec le toutou-renard Trussardi en son centre…
L’osmothèque! C’est ça. Impossible de me rappeler du nom. Sinon, pour la sélection, oui, l’image de la marque influence vachement. L’une trop girly, l’autre, trop cheap ou trop sport, trop « pouffe », trop vieillotte…etc..; Du coup, on restreint le nombre de mouillettes. J’avais fait cependant, il y a longtemps, une exception pour le parfum « Choc » de Cardin dont j’adorais le parfum mais dont l’image trop démodée ne m’attirait vraiment pas.
à qui le dis-tu!! Choc de Cardin, ça a été l’un de mes parfums préférés et que j’ai le plus porté (après, il était vendu à Monop, et c’est bête, mais ça dévalorisait sa qualité…). ça devait être son « ambre cuiré » de fond (cf pyramide), qui en faisait un grand:
Complètement dévalorisé en effet alors que le parfum était dingue! Connais pas le Trussardi donna. J’ai raté car je vois que nous avons les mêmes goûts olfactifs: cuir-boisé-fougère- Je déteste aussi les parfums floraux à part le jasmin. À ce propos, tu connais « une nuit à Bali »? Parfum indépendant de deux jeunes. Pas mal du tout alors que c’est fleuri. du jasmin mais il y a du vétiver qui corse.Vendus chez Nose.
Sinon mes coups de foudre olfactifs dans ma vie (pas beaucoup car je reste hyper fidèle à mes parfums) par ordre chronologique: le premier « eau de roche de Rochas (citroné) Eau Sauvage de Dior, Ho Hang de Balenciaga (très masculin), Choc de Cardin, aromatic elixir de Clinique (un truc de dingue que j’ai gardé 12 ans et continue de la porter, l’eau de Bompoint que je chippais à mes enfants (de Goutal en fait), l’eau d’Hadrien de Goutal et un jardin sur le Nil de Hermès.
houla, je ne connais pas tous ceux que tu cites, loin de là: je note, il faudra que je découvre tout cela à l’occasion; Aromatic Elixir, je partage ton enthousiasme, mais autant je le trouve superbe (et le reconnais immédiatement) sur toutes les personnes sur qui je l’ai senti, autant sur moi, je le trouve toujours trop fort (et Mr Jicky dit beurk…), alors que je le trouve sublimissime. Bref, va comprendre, j’ai essayé plein de fois, je ne me l’approprie pas; à mon avis, c’est le patchouli, trop dominant sans doute: cf pyramide d’Aromatics Elixir
Et sûrement que si je sentais ceux que tu me cites, même si apparemment en effet on aime le même style de fragrances, il y aurait des divergences, car l’association entre les différents composants joue aussi bcp. Sur le papier, ça marche, mais à l’essai sur la peau, à cause d’un composant, ça peut être « niet », sans que l’on sache dire pourquoi… C’est toute la magie des parfums, sans doute…
ps: en fait, Aromatics Elixir, cf la pyramide sur Osmoz, je sais pourquoi je bloque. C’est un parfum catégorie Chyprés: et j’ai remarqué ça, la catégorie « Chyprés », je ne me l’approprie pas… J’ai essayé « Comme des garçons », récemment, par exemple, je le trouvais sublime aussi, mais pareil, c’est un Chypré, et paf! je bloque…
Le Chanel n°5, pareil, mais ça doit être que je bloque aussi sur les Aldéhydes; Aldéhydés et Chyprés sont des parfums à sillage, et ça n’est pas mon truc (ceci étant, Choc de Cardin a des notes aldéhydées; mais c’est peut être aussi pour ça que je m’en suis lassée un jour…)
Rhôô… Connaissais pas Osmoz… J’en apprends des choses!
J’ignorais qu’il y avait des « parfums à sillage »J je croyais qu’ils en laissaient tous un si ils venaient d’être mis. Je comprends mieux maintenant . Effectivement Aromatic Elixir, je le reconnais immédiatement dans la rue et peux suivre la fille qui le porte! C’est vrai qu’il est fort. J’avais été étonnée de pouvoir le porter alors que je ne supportais pas en principe, les parfums que j’appelle « capiteux ».
disons que, si ma mémoire est bonne de mes bouquins sur les parfums, certains composants (les Aldéhydes) plus volatiles, conduise le parfum à être davantage à sillage. C’est en tout cas ce que je me souviens avoir lu aussi sur les Chyprés…
Je viens de passer un bon moment sur Osmoz (au lieu de travailler) et je découvre plein de choses.. Rectification: un voyage à Bali a de l’Ylang-Ylang pas du vétiver. Je n’aurais jamais cru que je pourrais porter un parfum aussi floral, comme quoi.
oui, tu vois, c’est l’accord Tête/coeur/fond qui fait l’alchimie… je déteste le jasmin et la rose (Paris d’YSL, ultra floral au secours!!), et pourtant il y a de la rose dans Jicky, apparemment… et je ne la sens pas du tout!
Je ne retrouve plus dans mes bouquins, sur le fait que les chyprés soient plus à sillage que d’autres familles, mais voilà, dans le Figaro: « Chyprés… les sillages les plus puissants de la parfumerie«
Oh que j’adore votre dialogue, c’est comme parler une autre langue, on comprend sans tout à fait comprendre 🙂 Je suis une véritable nullité en matière de parfums, je ne sais pas vraiment ce qui me plaît chez certains, ni ce qui me déplaît (à part le côté sucré bonbon qui m’écoeure carrément). C’est un peu comme pour le vin ou les spiritueux, je n’ai le nez assez fin ou éduqué pour en définir les arômes (le palais, c’est mieux, déjà)…
hi hi hi je vois ce que tu veux dire!
tu sais que palais et nez sont liés, néanmoins?
Très intéressants… Le billet et les échanges. Sans être tout à fait aussi précise que toi, je regarde toujours la composition des parfums et ce depuis toujours. Au sujet des parfums, j’ai quelques posts sur mon blog. J’ai quelques dégoûts. Par exemple, je ne supporte pas la tubéreuse. A part Opium que j’ai longtemps porté, je n’aime aucun parfum d’YSL. J’adore est un parfum qui me donne envie de vomir et malheureusement il est très très porté. Voir un film à côté de quelqu’un qui le porte me gâche toute la séance. Pour Aromatics Elixir, je l’ai porté, car j’ai toujours aimé les parfums forts mais finalement, je le trouve trop schématique, limite vulgaire dans sa mono-odeur et dérangeant quand on le croise dans le métro. Mes préférés ont longtemps été Shalimar et Coco de Chanel, le premier parce qu’il me tient chaud et le deuxième parce qu’il est super chic. Actuellement je porte souvent Love in Paris de Ricci, très tenace (c’est un faux flora), des parfums de Caron (j’en parle ici : http://www.niftyfifty-and-the-city.com/une-femme-des-parfums-quel-parfum-pour-lhiver/) et le premier Rykiel. On ne trouve plus hélas les vieux Balenciaga. Pardon pour ce long commentaire – et encore je me refrène!-.
très intéressant, tout ça! je partage les mêmes dégoûts (j’adore n’est pas un parfum…) avec Sì (by Armani; si tu ne connais pas, va renifler, c’est la palme de l’horreur, je ne croyais même pas que c’était possible depuis Jungle de Kenzo…) et le Repetto, deux atrocités impensables.
Connais tu Vol de Nuit, de Guerlain? (à mes yeux, une réussite…)
je vais aller voir sur Osmose, la composition des parfums que j’ai aimé, ca me donnera une idée sur les notes qui m’attirent toujours
Pardon Osmoz, j’ai recu un échantillon de Serge Lutens « L’eau froide » et c’est vrai que ses parfums ont quelque chose totalement different des parfums classiques de parfumerie
J’aurais du lire ce post avant le week end dernier: j’avais depuis un moment craqué sur Oud Immortel, de Byredo. Je le reteste à nouveau sur une mouillette, il me plait toujours autant. Je l’achète. Je zappe en revanche le test sur ma peau : erreur! c’est une cata, j’espère pouvoir l’échanger ce week end, mais pas sure que ca fonctionne. Lesson learned!
ah oui, c’est bête… Mais tu sais, on n’est même pas à l’abri d’une lassitude au bout de 3 mois de portage… Je m’étonne d’ailleurs toujours des gens qui arrivent à porter plusieurs parfums, un jour l’un, un jour l’autre… Moi je suis fidèle à Jicky, le seul qui ne m’ait jamais lassée, mais c’est bien le seul…
Merci pour ton mot sur mon blog. Pas encore trouvé « mon » parfum, quoique mes deux préférés soient Shalimar (mais je l’ai trop porté et en été, il ne me convient pas) et Coco de Chanel. La publicité pour le parfum Repetto est très jolie, mais ça ne suffit pas à faire un bon parfum! Quant à Kenzo, je n’ai jamais aimé aucun de ses parfums, sauf un parfum pour homme que portait un de mes amis et qui sentait l’océan et la Bretagne. Armani, j’irai sentir à l’occasion, je ne connais aucun de ses parfums. De Guerlain je connais Mitsouko en plus de Sh… , mais pas Vol de Nuit.
« Sì », d’Armani, je crois qu’il n’y a pas pire (prépare-toi cependant à un rencart chez l’otho-rhino-allergologue 🙂